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Les éoliennes en Allemagne

Une volonté politique de développer cette énergie
A ce jour, on peut compter en Allemagne un total de 19460 éoliennes, représentant une puissance de 22 327 MW et couvrant 7,2% des besoins en énergie. En 2006, 800 nouvelles éoliennes ont été installées soit une puissance de 1800 MW. Par ailleurs dans le monde, en 2006, une puissance de 15 197 MW a été installée en terme d’éoliennes. Ceci représente une augmentation de 32% par rapport à l’année précédente qui est due à une demande constante de cette énergie propre à l’échelle mondiale. Or, d’après l’institut allemand de l’énergie éolienne (Deutsches Windenergie Institut, DEWI) 50% des éoliennes mondiales proviennent de l’Allemagne, soit les pièces détachées soit l’ensemble. L’exportation représente ainsi un atout majeur pour l’Allemagne, qui est le premier exportateur mondial de technologie éolienne en détenant 38% des parts de marché. En effet, 60% du chiffre d’affaire des producteurs vient de l’exportation (soit environ 5 milliards d’euros). De plus, le chiffre d’affaire généré en 2006 est en hausse de 22% par rapport à 2005, il est passé de 4,9 milliards à 6 milliards d’euros. En outre, l’exportation génère 64 000 emplois. Le secteur de l’industrie éolienne emploie quant à lui 82 000 personnes fin 2007. L’institut allemand de la recherche économique (Deutsches Institut für Wirtschaftforschung, DWI) prévoit qu’en 2020, ce secteur emploiera 500 000 personnes. Ce pronostique témoigne bien du développement intense de ce secteur en Allemagne dans les années à venir .Ce marché est en plein développement, il est devenu une nécessité économique pour l’Allemagne car c’est un secteur engendreur de bénéfices croissants chaque année et créateur d’emplois.
500 000 emplois dans le domaine de l’éolien d’ici 2020,
Les objectifs (en milliers) en fonction du temps
Sources : 2002: DIW, 2004: Staiß, 2020 : indications
Une contribution à la baisse du prix du courant
Le projet offshore a pour but d’implanter des éoliennes en mer. De ce fait, l’Allemagne augmente considérablement son potentiel d’énergie puisqu’un nouvel espace s’offre aux éoliennes. En plus de la terre ferme (onshore), on peut désormais en établir en mer (offshore). Même si l’électricité ainsi créée reste relativement chère, de 70 à 100 €/MWh, ce coût pourra baisser à l’avenir avec le développement de fermes ainsi qu’un appui financier en terme de rachat de l’électricité. A ce jour, on compte 6,8MW de puissance installée, soit de quoi couvrir les besoins de 1800 foyers. Il y a deux régions tests : la première à Emden, gérée par la société Enercon d’une puissance de 4,5MW, et la seconde à Rostock, par Nordex d’une puissance de 2,4MW. De nombreux projets devraient voir le jour dans les années futures, le BWE (Bundesverband Windenergie) prévoit que d’ici dix ans, 10 000 MW seront installés. Par exemple, on prévoit l’ouverture d’une ferme dans la presqu’île de Darss en mer Baltique, le projet est nommé Baltic I et se compose de vingt et une éoliennes d’une puissance cumulée de 54 MW qui couvriraient les besoins de 57 000 foyers. Mais ce type d’installations présente plus d’obstacles, l’acheminement des matériaux par exemple, ce qui ne favorise pas les investissements des petites entreprises. Cependant, en plus d’être écologiques, les éoliennes offshore vont créer des emplois dans le futur auprès des fabricants tout comme des exploitants. En effet, d’ici 2030 vingt à vingt-cinq mille méga watt installés d’après la BWE. Il faut pourtant que les lois soient modifiées car elles ne facilitent pas actuellement les investissements des particuliers et limitent ainsi un certain nombre d’implantations.
Par ailleurs, la technique de l’éolienne a fait d’énormes progrès ces vingt dernières années. Le coût moyen de revient de l’électricité a ainsi baissé. En effet, la recherche a mis au point des moyeux plus hauts qui captent plus de vent, puisqu’il et plus fort avec l’altitude. L’exploitation des éoliennes devient plus rentable pour les investisseurs modestes.
Ainsi, la grande production d’électricité et l’avancée technologique ont permis une baisse du prix moyen de revient du courant. Ce dernier est passé entre 1990 et 2004 de 0,80 à 0,36 €/kWh.
Eoliennes implantées en mer du Nord.
L'Allemagne, leader du marché mondial d'exportation de technologie éolienne
En Décembre 2007, l’Allemagne a présenté les mesures qui vont être prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En tout, quatorze projets de lois et décrets composent ce programme. Une des priorités de l’Etat consiste en un développement important des énergies renouvelables. Il souhaite que ces énergies propres représentent 25% de la production d’énergie (contre 13% aujourd’hui). Pour atteindre cet objectif, l’Allemagne se donne les moyens : 500 millions d’euros par an seront consacrés aux énergies renouvelables dès 2009 pour ne citer qu’un exemple. En tout, ce projet va coûter 3 milliards d’euros d’ici 2010. L’Allemagne manifeste une forte volonté d’agir pour la protection du climat. Son budget à ce sujet est d’ailleurs passé de 700 millions d’euros en 2005 à 2,6 milliards en 2007. L’Allemagne s’est par ailleurs engagée à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990. De ce fait, elle est assure tenir les engagements européens, à savoir la réduction de 20% d’émission de ces gaz et la part d’énergies renouvelables remontée à 20%. L’Allemagne souhaite prouver qu’un pays développé peut allier croissance économique et respect de l’environnement.
La loi allemande concernant les énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz, EEG) est entrée en vigueur le 1er Avril 2000. Elle vise à faciliter la production d’énergies renouvelables en imposant des taux d’achat de l’électricité issue de ces énergies. De plus, les investisseurs sont d’autant plus attirés, dans la mesure où les producteurs profitent de subventions de l’Etat calculée à partir de différents facteurs. Ainsi, une éolienne placée à l’intérieur des terres le sera moins qu’une autre se trouvant sur la côte, en raison de sa localisation moins propice d’un point de vue venteux. Il en va de même pour la taille de l’éolienne. Cette loi est par conséquent plus équitable car elle égalise les charges des producteurs et des distributeurs, de plus les producteurs ne sont plus limités comme avant à vendre cinq pour cent de l’électricité produite. Cette limite a tout simplement été supprimée. Ceci témoigne conséquemment d’une volonté politique de favoriser la production et l’utilisation de l’énergie éolienne sur le territoire allemand.
De plus, ce pays fait l’objet de partenariats avec d’autres nations dans l’intérêt de l’implantation des éoliennes. Ainsi, lors de la conférence internationale sur les énergies renouvelables renewables ayant eu lieu à Bonn en Juin 2004, une coopération entre L’Allemagne et la France en matière d’énergie éolienne a été décidée. Par la suite, un Bureau franco-allemand de Coordination pour l’éolien a été mis en place le 1er Novembre 2006. Il a pour mission la traduction et le transfert des informations concernant les éoliennes pour faciliter la communication des deux pays et l’échange d’expérience acquise dans le domaine de l’éolien. Ce bureau se compose d’une trentaine de membres, parmi eux se trouvent onze allemands, six français et neuf représentants de filiales françaises de groupes allemands ou étrangers. L’association allemande pour l'énergie éolienne (Bundesverband Windenergie), le Ministère allemand de l'environnement, le Ministère français délégué à l'industrie, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) entre autres coopèrent fortement. Ce projet permet un échange régulier entre les entreprises allemandes et françaises. Chaque pays en tire un profit. En effet, la France, tout d’abord, verra l’installation d’éoliennes facilitée sur son territoire grâce à l’aide des firmes allemandes, dans la mesure où celles-ci bénéficient d’un savoir faire et d’une expérience dans le domaine dus au grand nombre d’infrastructures en Allemagne. L’Allemagne de son côté souhaite soutenir le développement de sa filière industrielle. Par ailleurs, ce pays a conclu d’autres partenariats. Par exemple, L’International Feed-in Cooperation décidé avec L’Espagne en 2005 qui repose sur le principe du rachat obligatoire de l’électricité produite grâce à des énergies renouvelables par les gestionnaires de réseaux électriques.
Une nécessité économique
TPE 1°S 2008